Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Chronique Marathon de Paris 2014

Publié le par Christel Cizaire et Dalila Raposo

Chronique Marathon de Paris 2014

Chronique - Marathon de Paris 2014 - i'm a finisher for the second time !

8 avril 2014, 11:59 publié par Dalila Raposo.

Eau et banane (titre soufflé par Jalal)

Ce deuxième ou second marathon (l'avenir nous le dira), je l'ai abordé vraiment à la cool. Pas d'entrainement spécifique, si ce n'est mes cours réguliers de boxe anglaise qui m'assurent un bon cardio et une assez bonne condition physique. On ne peut pas dire que j'ai parcouru des kilomètres cette année en comparaison à l'an passé ou j'avais plus ou moins suivi un plan d'entrainement avec mon amie Christel.

C'est donc un peu en mode touriste que je suis sortie de chez moi, ce dimanche matin 6 avril à 8h20, très détendue et assez confiante, je le reconnais. J'espérais un temps présomptueux de 4h40 !

Direction métro Pigalle. Je ne croise pas grand monde, à part des teuffeurs encore bourrés de la veille. La place devant le métro est très sale, je ne l'ai jamais vue comme ça. La vie nocturne de ce quartier de Paris a laissé les traces de son agitation. Des cadavres de canettes, de bouteilles de bière et d'alcool gisent sur le sol.

Je suis toute fière d'arborer mon dossard de coureuse, ce qui attire l'oeil des badots, ceux-là même qui ne sont pas encore couchés, à moitié défoncés, et moi en tenue sportive déterminée à réaliser un second exploit.

Je rejoins deux amis d'enfance, Zohra et Jalal, métro porte Dauphine. Je suis très heureuse de vivre cette épreuve avec eux, que je connais depuis mes 10 ans, grande première de leur côté. C'est avec joie que je les retrouve. La vie est vraiment drôle. Je nous revois enfants, Zohra avec ses interminables cheveux longs noirs épais, Jalal avec son sourire malicieux et ses focettes et moi avec ma coupe à la Mireille Mathieu... à cette époque là, j'étais très très loin d'imaginer que 30 ans plus tard nous courrerions un marathon ensemble !

Nous commençons à arpenter l'avenue Foch, jusqu'au point bagages où nous déposons nos sacs, et on remonte vers les Champs-Elysées, lieu des départs. Nous partons à 9h40 exactement, nous sommes dans le dernier sas, celui des 4h30. Une bonne ambiance règne, la bonne musique nous distrait en attendant le départ. Il n'y a pas de cohue, on n'étouffe pas, malgré les 50 000 partants.

J'envisage cette course comme un long footing dominical, je ne ressens aucune pression, juste envie que cela se termine. Zohra, que je taquine gentiment, à toute la panoplie de la coureuse pro... Moi, aucun gadget, mon iphone trouve sa place dans mon soutien gorge de course :) ce qui les fait rire.

Nous voilà partis, vers 9h50... Heureux de nos premières foulés ensemble, portés par la foule.

Je coure avec Zohra et Jalal jusqu'au kilomètres 30. Ils auront été très précieux, surtout Jalal qui nous ravitaillait tous les 5 km nous évitant ainsi à Zohra et moi de nous arrêter. '"qu'est-ce que tu veux Dalila ?" - "eau et banane" ;). Voilà, à quoi j'ai carburé tout au long de la course, avec aussi des quartiers d'orange ramenés avec bienveillance par Jalal.

Jalal, on a l'impression qu'il a couru toute sa vie. Il se permet même de sifller en courant, limite il se fait suer avec nous :).

On veille à bien suivre la ligne bleue de vie tracée au sol tout le long des 42km195 afin de ne pas faire des mètres en plus.

Mes jambes et surtout la droite, celle de mon genou opéré des ligaments croisés intérieurs, commencent à me lâcher au km 25. Grâce au soutien de mes deux amis, je ne lâche rien et prends sur moi, les suivant tant bien que mal. Zohra et Jalal sont plus frais que moi et sautillent comme des gazelles.

J'ai échangé quelques sms avec Christel, mon amie coureuse, avec qui j'ai couru mon premier marathon l'an passé. Elle est partie dans le sas des 4h. J'espère qu'elle s'en sort bien. Je pense bien à elle.

Je vois beaucoup de personnes se faire évacuer sur des civières, ou des coureurs au bord de la route grimaçant de douleurs en train de s'étirer. Une jeune femme assise sur le trottoir pleure au téléphone parcequ'elle a été contrainte d'abandonner sa course. Jusque là tout va bien, jusque là tout va bien... et je me le répète inlassablement.

Au passage des 30 km, notre temps est de 3h20, ce qui est plus qu'honorable. Mais c'est là que ça se complique pour moi. Zohra et Jalal poursuivent leur course, on se sépare. Je ne les remercierais jamais assez pour leur soutien infaillible et amical.

La traversée du Bois de Boulogne, 8 km avant l'arrivée a été terrible. Je déteste ce bois ! J'ai dû m'arrêter à deux reprises durant 4 mn pour m'étirer un peu et marcher, le temps de récupérer un peu la mobilité de mes jambes transformées en bouts de bois. J'ai dû mal à plier mon genou opéré. Quel moment de solitude ! Je me revois au km 34 envoyer un sms "sos" à mes amis. Les réponses et encouragements ne se sont pas fait attendre.

Non, je ne lâcherai pas, je vous le promets, oui, je rentrerai avec la médaille !! je suis une guerrière et même si mon genou a doublé de volume, si je ne peux plus le plier, si je boîte, je continue de courir, déterminée à franchir cette p.... de ligne d'arrivée. Je me motive et me parle à moi-même : "t'es une championne, c'est toi la patronne pas tes jambes. Tu vas rentrer avec la médaille et le t-shirt finisher ! tu t'es pas levée pour abandonner !". Je me répète ses phrases encore et encore. J'ai le mental et heureusement, sans lui, sans cette détermination, je crois que j'aurais cédé à la facilité, celle d'abandonner.

Bizarrement, une fois sortie de ce maudit Bois de Boulogne, je retrouve toutes mes sensations. Je me permets même d'accélérer portée par la foule postée de chaque côté de l'avenue Foch oubliant mon genou malade. Je franchis la ligne d'arrivée, je suis marathonienne pour la seconde fois en 5h01 cette fois-ci contre 5h09 l'an passé. Je suis fière de moi, fière de ne pas avoir lâché, mais un peu déçue par lechrono. J'aurai aimé passer sous le barre des 5 h. Ce sera pour une autre fois !!

je retrouve Zohra et Jalal à l'arrivée, au point bagages. Ils m'ont attendue. Je suis vraiment heureuse de les retrouver. Après quelques photos ensemble, on repart vers le métro Dauphine en mode "mamies" pour Zohra et moi. On a mal aux jambes alors que Jalal lui, comme s'il avait juste couru 2 km, se moque gentiment de nous. On est belle à être filmer , tiens ! :).

L'avenir nous dira s'il y aura un troisième marathon... à l'heure où je vous écris, mon genou droit est vraiment dans un sale état, tout gonflé. L'infirmier du taf m'a confirmée une belle inflammation donc glace et anti inflammatoires avec repos total 2 semaines. Il m'a dit que j'ai réalisé un bel exploit avec un genou pareil. J'ai pris aussi rv avec mon super doc pour demain soir.

Merci à vous, Zohra et Jalal, et à vous mes amis : tata Mumu, Ontess, Véronique, Agnès, Aïcha (merci pour le coup de fil ;) ), Hayath, Christel, Domi, Martine, Amale, Fred, Etienne, Jamal..., vos messages m'ont fait chaud au coeur et m'ont portée jusqu'à la fin.

Merci aussi à ma famille au Portugal, qui je sais pour certains étaient devant la chaine sport pour suivre le Marathon en direct, qui pensait me voir arriver aux côtés de Bekele ;)

Petite pensée pour Elisabeth, mon amie, ma soeur de coeur du bout du monde et pour Isa, la petite canadienne...

Merci à tous de faire partie de ma vie ! Vous êtres les meilleurs !! Cette médaille est un peu la vôtre et je la partage avec vous !

we are the champions my friends :)

Chronique Marathon de Paris 2014
Chronique Marathon de Paris 2014
Chronique Marathon de Paris 2014
Chronique Marathon de Paris 2014
Chronique Marathon de Paris 2014
Chronique Marathon de Paris 2014
Chronique Marathon de Paris 2014
Chronique Marathon de Paris 2014
Chronique Marathon de Paris 2014
Commenter cet article
S
J'apprécie votre blog , je me permet donc de poser un lien vers le mien .. n'hésitez pas à le visiter. <br /> <br /> Cordialement
Répondre
T
On en veut davantage traité de cette manière. Merci.
Répondre
A
You're a combative woman Dalila !!!!!!
Répondre
D
Merci Agnès, toi aussi tu l'es à ta façon ;)